Congé de reclassement : quels sont les inconvénients ?

Une entreprise peut se retrouver dans l’obligation de se séparer de certains de ses employés pour des raisons économiques. Dans une telle situation, elle doit pouvoir offrir aux salariés concernés, la possibilité de profiter d’un congé de reclassement, quitte à eux de l’accepter ou non.

Qu’est-ce qu’un congé de reclassement ?

Le congé de reclassement est une sorte de statut particulier accordé aux salariés d’une entreprise lorsque ceux-ci sont licenciés pour un motif économique. En d’autres termes, l’entreprise n’a rien à reprocher aux salariés concernés, ni leurs compétences, ni leur conduite au travail. La seule raison de leur licenciement étant les problèmes financiers auxquels l’entreprise doit faire face.

Les entreprises tenues par cette obligation vis-à-vis de leurs employés sont celles employant au moins 1000 travailleurs. Grâce à cette possibilité qui leur est offerte, les salariés se retrouvant sur le point de perdre leur emploi, peuvent bénéficier de plusieurs avantages. En effet, le congé de reclassement leur permet avant tout de continuer à bénéficier d’une rémunération mensuelle, dont le montant est de 65% au minimum de leur salaire sur les 12 derniers mois.

Il faut savoir que la durée du congé est de 4 mois au moins, et qu’il peut aller jusqu’à 12 mois. Il est possible aussi dans quelques cas exceptionnels que le salarié ait droit à un congé de reclassement sur 24 mois, si celui-ci décide de suivre une formation pour une reconversion professionnelle.

Toutefois, même si cela peut sembler très intéressant, le congé de reclassement présente aussi des inconvénients pour le salarié. En effet, pendant cette période, il se retrouve dans l’incapacité d’exercer tout autre travail rémunéré que celui autorisé par son employeur. Il voit aussi son salaire baisser de manière considérable, et doit malgré tout continuer à s’acquitter de certaines cotisations.

C’est pour toutes ces raisons que certains travailleurs préfèrent accepter une rupture du contrat de travail pure et simple, après leur licenciement économique. Ils peuvent ainsi réaliser leur propre bilan de compétences et établir un plan de route pour trouver rapidement une nouvelle source de revenu.

Lisez aussi : quels sont les enjeux de la clause de garantie d’emploi ?

Quel statut pendant congé de reclassement ?

Lorsque le salarié choisit de se conformer au dispositif du congé de reclassement, il est suivi par un cabinet d’outplacement qui l’aide à trouver rapidement un nouvel emploi. Pendant toute la durée de la procédure, il conserve son statut de salarié. Cela inclut la période de préavis et également la période après. Par conséquent, le contrat de travail du salarié concerné ne prend fin qu’au terme de la durée du congé de reclassement.

Il faut noter que ce congé de reclassement inclut une période de préavis, qui est généralement plus courte que le congé lui-même. Pendant ce préavis, le salaire perçu par le salarié est de 100%, dans les mêmes conditions qu’avec son licenciement. Le montant n’est réduit qu’à la fin du préavis, et ce jusqu’à la fin du congé de reclassement.

Est-ce que le congé de reclassement compte pour la retraite ?

Déjà, étant donné que pendant le préavis, le salarié est rémunéré dans les mêmes conditions qu’avant son licenciement, toute cette période est comptabilisée et prise en compte pour le calcul de la retraite. Il continue à cotiser de manière réglementaire pour le régime de la Sécurité Sociale et le régime complémentaire.

A la fin du préavis, le salarié reçoit alors ce qu’on appelle l’allocation de reclassement, qui correspond à un pourcentage plus ou moins important de son précédent salaire. Cette somme est exonérée des cotisations sociales, mais la période est tout de même assimilée à une période cotisée pour le régime de retraite de la Sécurité Sociale. De ce fait, avec 50 jours de congé de reclassement, le salarié valide un trimestre pour sa retraite.